Gauthier : présentation et histoire des Kissinmas.

Bon alors je me présente, en raison des nombreuses
demandes...

Je m'appelle Gauthier et j'aurai 25 ans le 16 Janvier. Je suis actuellement en
recherche d'un emploi après avoir fini mes études en psychologie.
Officiellement je suis même psychologue, mais en réalité je n'y connais pas
grand chose.

J'ai écrit l'intégralité des chansons du groupe "The Kissinmas" entre
le 2 et le 3 aout 2002, quelques temps avant la naissance du groupe. En
réalité, je suis même l'inventeur du concept "Kissinmas". Suite à
l'appel d'offre de la Coopérative et du Conseil Régional qui recherchaient
quelqu'un pour créer un groupe afin d'exploiter le créneau de la variété
internationale pas assez exploitée en Auvergne, je fais passer un casting à
plus de 70 musiciens auvergnats.

Pour la place de batteur j'hésite longuement entre un certain Yann
(actuellement batteur des Elderberries) et Raphaël Brou, un de mes élèves dont
le manque de personnalité évident et la mollesse du poignet desservent
cruellement la frappe du charley. Néanmoins je remarque vite l’étincelle qui
traverse son regard lors des 17 dernières séances d’audition, et décide alors
de le prendre sous mon aile, quitte à lui enseigner les rudiments de la
batterie. Il aura la responsabilité d’assurer le rôle clé d’un groupe de rock
(j’en profite pour lui enseigner quelques rythmes discos, envisageant en plan B
de créer un groupe de dance si la pop ne rapporte pas assez).





Il me fallait ensuite un bassiste LEGENDAIRE pour asseoir
définitivement la section rythmique. Je dois en effet faire vite, car Didier
Veillaut directeur de la Coopérative de Mai me soumet une pression affreuse, me
harcelant d’appels téléphoniques. Je rencontre par hasard un artiste de rue au
festival d’Aurillac. Dans son spectacle, il parvient à engloutir des litres et
des litres de White Spirit sans, même songer à les recracher pour les brûler
(ce qui manifestement le différencie des autres artistes présents). Dans la
deuxième partie de son spectacle il joue du tambourin et des cloches en criant
« And Show Me, This Shower… » (un texte incompréhensible qui me
donnera l’idée d’une chanson quelques années plus tard).Devant une telle
démonstration de génie scénique, j’ai un flash : « ce mec sera le
bassiste de mes Kissinmas !! ».

Je décide alors de rechercher les deux guitaristes des
Kissinmas. Ma première intuition est qu’il me faut des jumeaux, afin de donner
au groupe un style inimitable. Malheureusement je ne parviens pas à trouver ma
paire de frères parmi les artistes clermontois après de longues recherches par
minitel sur 3615 Trouverdesjumeaux. J’envisage alors de recruter le cousin de
Raphaël Broo, dit Jimmy Broo pour malgré tout bénéficier d’un certain esprit de
famille. Malheureusement les problèmes évidents de consommation de stupéfiants
de ce dernier et son addiction pour les jeux à pinces dans les fêtes foraines
ne permettent pas de le hisser au rang de guitariste…Dommage La Pince…
J’auditionne alors Carlos Lopez dont l’aisance de jeu est alors évidente,
malgré un surpoids impressionnant. Je décide alors de le relooker
intégralement, allant, jusqu’à changer son prénom en « Matthieu »
beaucoup plus efficace en terme de publicité pour le groupe. N’arrivant pas à
prononcer son nouveau nom à cause de lourdes déficiences du langage, il
s’autonomme « Matlow ».





Malheureusement, il me manque toujours un guitariste et mon
problème reste entier. Je fais alors le tour de mes contacts et envisage de
recruter Clément (désormais guitariste dans le groupe Kafka). Il s’avère que
son incapacité à jouer des riffs de guitare de moins de onze minutes et
compréhensible pour une ménagère de moins de 50 ans le met définitivement sur
la touche. J’ai alors un flash, il faut que le deuxième guitariste soit blond,
pour contraster avec les cheveux bruns de Matlow. Je découvre alors un musicien
mystérieux à un concert des Smiths, il est en effet l’unique spectateur dans la
grande salle, je ne pouvais pas le louper. Il remplit, les deux
conditions : il est blond, il connaît la musique. Il est engagé.





Avant le chanteur, je dois d’abord trouver un claviériste.
En effet, le piano est un instrument apprécié par les plus de 40 ans, les
récents succès de Richard Cleyderman m’ayant mis sur la voie. Je devrais
pouvoir me faire pas mal de fric et rembourser l’emprunt de ma voiture :
une Ford Fiesta Rock 1L1 flambant neuf, modèle de 1988. Je pars alors au
Canada, le pays où il y a le plus de pianistes et de fans de Céline Dion. Je
repère alors dans le bar « Le Tabernac » à Toronto, un certain
Clément Chevrier, plus connu pour ses albums de Jazz-Rock-Fusion influencé par
Steevie Wonder sous le nom de « Caribou ». Il vient d’être licencié
de sa maison de disques pour cause « de direction trop flou au niveau
artistique », son dernier album hésite en effet entre ska, funk, fusion,
neo metal et math rock, une soupe indigeste pour ses rares auditeurs
finlandais. Je lui fait une offre qu’il ne paut pas refuser : le fournir
pendant 5 ans en mégots de cigarettes roulées en l’échange de deux albums et de
l’interdiction d’utiliser son synthé Casio (une condition qui sera fnalement
renégociée en 2006). Face à une proposition aussi alléchante, il est contraint
d’accepter. « Tope là Caribou !».





Je n’ai plus qu’à trouver un chanteur charismatique. Je
pense à un certain Marc Domaize, mais ce dernier est trop pris par son poste de
gardien des Pandas au Zoo de Murat. Je dois m’avouer vaincu. En plus il
présente une grave phobie des oiseaux et à l’époque je prévois d’effectuer un
laché de colombes sur scène pour chaque fin de concert (une idée que je finis par abandonner, pour
des raisons de budget). Je suis alors obligé de me rabattre sur le neveu d’un
ami à moi acteur dans « l’agence tous risques » Mister T. Son neveu
s’appelle Benjamin. Au test du pied de micro (qui consiste à faire bouger son
pied de micro sans qu’il ne tombe par terre) il surclasse ses concurrents. De
plus son organe est très très impressionnant, il peut à la fois imiter Mouss
Diouf et chanter du Annie Cordy. Il est alors mon chouchou pour le poste de
chanteur. Le temps presse. « Tope là Ben T. !».





Mon groupe de pop est prêt à attaquer la scène après un mois
de travail acharné. J’ai rempli le contrat et tout semble bien se passer.

Malheureusement, Ian Bay se casse la main gauche lors du 5^ème
concert en se jetant dans la fosse du Melting Culture, sans qu’aucun spectateur
n’envisage de le rattraper.





S’en suit une longue période de divagations. Je n’ai plus
aucun contrôle sur les membres du groupe, et l’annulation d’une date au Wheelie
Bar nous raye temporairement de la scène clermontoise. Les membres du groupe se
disputent en permanence, pour des histoires d’argent, de petites copines et
d’alcool. Je les croise un soir au Bam Bar, le regard vide, en train de danser
sur du Depeche Mode sous une lumière moite et sèche, leurs silhouettes se
reflétant sur la vitre de la cabine du DJ Pti Stef. Ils se noient dans des
soirées trop arrosées et ne sont plus que le reflet d’eux même. J’écris alors
la chanson « Ethic of the Loose », seul morceau qu’ils acceptent de
répéter entre deux disputes. Mon groupe bat de l’aile, j’y ai pourtant mis
toutes mes économies (27frs50 à l’époque). Ma Ford Fiesta refuse de démarrer,
ils arrêtent de diffuser « Beverly Hills » après 16 saisons non stop
sur TF1… ma vie n’a plus vraiment de sens. Je fais alors jouer les 2 seuls membres
du groupe qui tiennent encore la route (Matlow et Caribou) dans un groupe de
folk dépressif avec le chanteur slave Derek Delano. Le projet me permet de
rembourser mon crédit mais la vie n’est plus vraiment toute rose. Le sommet de
l’horreur est atteint quand les membres du groupe décident de faire un break.





La Coopé me propose alors un deal. Veillaut me laisse 2
semaines pour trouver un bassiste remplaçant, mais Ian Bay devra alors assurer
les percussions, « pour donner un côté festif, un peu comme la compagnie
creol, c’est ce qui marche en ce moment… » (je cite). Déjà que c’était le
merdier à 6, il va falloir qu’on soit 7.





La nécessité de prendre une personne pour surveiller les
membres du groupe, capables de se blesser par inattention avec des cuillères en
plastique, m’oblige à recruter un manager capable de les prendre en main 24/24.
Samantha Jay est alors recrutée par mon label « Si t’y es, Gaut y est Yeah ! ».
Je décide de le renommer Delphine pour donner un côté « plus reggae »
à l’encadrement du groupe. Ses nombreux contacts dans le showbizness devrait
booster notre touring, elle a en effet bossé sur le dernier spectacle des
Stroumpfs et a co produit Courtemanche un artiste qui a depuis disparu, mais
moi je m’en souviens je le trouvais rigolo quand j’étais petit.





Je me mets alors activement à la recherche du nouveau
bassiste. Il me faut un mec capable de dire « Wha Wha » tout en
jouant des parties gavées de grigris. Je m’inscris alors sur plein de forums de
vente de matériel de musique sur Internet, qui a désormais remplacé le minitel.
Je remarque qu’une personne est inscrite absolument partout et est en
permanence en statut « en ligne ». Il s’appelle Tom Field. J’entre en
contact avec lui et découvre qu’il sait jouer de tous les instruments et possède
d’ailleurs tout le matériel nécessaire pour monter un groupe de rock. Bingo, je
vais enfin pouvoir faire jouer les membre du groupe sur du vrai matos. Durant
les auditions je découvre qu’il est très mauvais et dois alors, comme pour
Raphaël tout reprendre à zéro niveau musique. Je lui fais écouter beaucoup de
hip hop pour qu il acquiert un bon flow, mais je me rends compte que c’est une
perte de temps pour un groupe de pop. Il se forge alors une culture musicale
solide, de public Enemy à NTM. Il finit par acquérir les bases de la musique et
par respecter les règles d’hygiène nécessaire à l’appartenance à un groupe de
rock. Il fait une fixette sur la capitale de la Belgique et cette passion le
rapproche de Raphael et de moi (et de Jimmy qui participe parfois aux auditions
pour compléter ses cachets d’intermittent). Engagé Dupré !





Je comprends alors que mon groupe sous sa formule définitive
est prêt. Reste à refonder les morceaux pour les rendre plus dansants. Je
décide alors que les Kissinmas sera un groupe de disco punk pour pouvoir plus
facilement faire danser leurs fans.


Des millions d’exemplaire du Disco Morning Ep seront alors
vendus.





La suite n’est que débauche de luxe, argent facile et riffs
de la mort, toujours génialement trouvés par moi.





Alors on dit merci à Tonton maintenant !

genial!!! heureusement que gauthier est là pour rétablir la vérité!!! lol
bienvenue à toi, ô grand gauthier sans qui notre culture musicale serait bien triste!!

Alors on dit merci à Tonton maintenant !

oui je dis merci - et même beaucoup - Tonton. Enfin la vérité telle que nous l'attendions après toutes les affabulations colportées ici et là principalement par les Kissinmas eux-mêmes.
Merci aussi pour tout ce que l'on te doit ; tu as dû beaucoup souffrir, le ciel t'est ouvert.
On dit Merci gauthier si c'est toi qui m'a écrit de gentils mots sur une pochette.
Et enfin on dit bingo : tu as trouvé du boulot.
Je cherchais depuis longtemps une belle plume (style de celles qui peuvent prétendre au prix nobel) je l'ai trouvé.
Ta mission, si tu l'acceptes est d'écrire mes mémoires sous hypnose. Du genre psychanalicobibiographie.
Je suis à ta disposition. N'ai pas peur de l'ampleur de la tache : je suis veille certe mais je ne suis née qu' en 2002.

bienvenu Tonton gauthier.

au fait, tu es de la famille de David ?

que c'est émotionnant comme histoire: BIENVENUE dans tous les cas