A la demande pas générale, voici le nom de celui que j'ai honteusement pillié.
Personne ne peut me percer à jour, jamais. Les gens ne voient que ce qu'ils ont à l'esprit, toujours." -
Ray Davies
Biographie de The Kinks
Les Kinks tiennent une place maudite dans la postérité du rock anglais : quatrième. Mois audacieux et innovants que les Beatles, moins rock’n roll que les Rolling Stones, moins populaires que les Who, les Kinks sont au pied du podium des années 1960, malgré leur statut d’influence majeure de la scène anglaise. Comme la plupart des groupes de l’époque, ils commencent comme un groupe de Blues / R’n B, mais en quelques années deviennent la valeur anglaise la plus sûre, s’inspirant beaucoup du music hall et de la pop britannique, et y incorporant magnifiquement les éléments de la country, de la folk et du blues.
Tout au long de leur longue et vertueuse carrière, le noyau des Kinks a toujours été les frères Ray et Dave Davies, nés en 1944 et 1947 à Londres. Adolescents, le duo joue du rock et du skiffle, avant d’embrigader un copain de classe de Ray, Peter Quaife, pour tenir la basse. En 1963, les trois garçons se nomment The Ravens et recrutent un batteur. Leur démo arrive sur le bureau du producteur américain Shel Talmy, sous contrat avec Pye Records. Talmy met les Ravens et Pye en contact pour sortir le single « Long Tall Sally », une reprise de Little Richard. Avant la sortie de la chanson, le groupe remplace son batteur par Mike Avory et se renomme The Kinks.
En février 1964, sort « Long Tall Sally », c’est un échec. Tout comme leur second single « You still want me ». Pye Records tente encore une fois le coup en sortant le bien plus énergique « You Really Got me ». Enorme succès. La chanson atteint la première place des ventes le mois de sa sortie, se fait reprendre par le label Reprise aux Etats-Unis, et fixe le son du groupe, qui se servira désormais d’harmonies puissantes dans ses compositions.
Les Kinks ayant mis le pied dans les charts, ils se retrouvent à enregistrer à une allure effrayante et à arpenter les scènes sans repos, ce qui crée de grosses tensions au sein du groupe. A la fin de la tournée américaine de l’été 1965, les Kinks sont interdits de remettre le pied aux Etats-Unis pendant quatre ans pour des raisons non spécifiées par le gouvernement, ce qui les coupe du plus gros marché musical mondial et du bouleversement social de la fin des années 1960.
En conséquence le songwriting de Ray Davies devient plus nostalgique et introspectif, se reposant plus sur les influences britanniques que celui de ses contemporains. L’album suivant, The Kinks Kontroversy, montre une évolution vers la satire sociale, que l’album Face to Face (1966) appuie entièrement, par le texte et par la variété des compositions dont il fait preuve. La ballade « Sunny Afternoon », l’une des plus satiriques chansons de Davies, devient le tube de l’été 1966. L’année suivante, le groupe sort Something Else, poussant encore plus loin l’évolution entamée par Face to Face. La progression artistique des Kinks se fait de plus en plus évidente, mais leur charts commencent à stagner. Le constat le plus symptomatique se fait à la sortie de The Village Green Preservation Society en 1968… L’album le plus abouti de la carrière des Kinks, le plus cohérent, sensible et réussi, fait la joie des critiques (surtout américains) mais se fait largement bouder par le public.
Début 1969, le ban américain est levé sur le groupe, les laissant libre de tourner aux Etats-Unis à nouveau. Avant de partir en tournée, le groupe sort Arthur (or the Decline and Fall of the British Empire), qui comme les autres albums sonne très british, mais il s’agit d’un succès modeste. Il faudra attendre l’album suivant, Lola Versus Powerman and the Money-go-round, Part One, ainsi que l’intégration du claviériste John Gosling, pour que les Kinks connaissent à nouveau un large succès. Le single « Lola » entre dans le Top Dix en Angleterre et aux Etats-Unis et les concerts des Kinks se remplissent à ras bord.
Ce nouveau départ leur profite, les Kinks quittent Pye Records pour RCA, et entament une série d’albums plus rock. Tout au long des années 1970, leurs disques sont de plus en plus courus, particulièrement aux Etats-Unis où le groupe bénéficie d’un engouement énorme. Ils sortent Muswell Hillbillies (1971), le double album Everybody’s in Showbiz (1973), le rock opéra Preservation (en trois actes, qui reçoivent un accueil plutôt froid, le seul échec des Kinks dans les seventies). En 1976, les Kinks quittent RCA pour Arista Records, où ils se redessinent comme un groupe de hard rock. Ils sortent Sleepwalker en 1977 qui fait un carton aux Etats-Unis, où ils commencent à jouer dans des stades. Les groupes de punk rock américains comme The Jam ou The Pretenders reprennent leurs chansons. Leur succès continue avec la sortie de Low Budget en 1979, de Give the People what they Want (disque d’or en 1981), et de State of Confusion en 1983.
Cette année, Ray Davies commence à travailler sur un projet de film, Return to Waterloo, qui crée des tensions majeures entre Ray Davies et son frère Dave. Au lieu de dissoudre le groupe, ils reforment sa composition, mais il y a une victime : Mick Avory, le batteur du groupe depuis 20 ans, se fait saquer et remplacer par Bob Henrit. Alors que ray achève la post-production de Return to Waterloo, il écrit le nouvel album du groupe et le dernier pour Arista Records : World of Mouth. Sorti à la fin 1984, le disque ressemble aux dernières productions du groupe mais se révèle être une déception commerciale. Le groupe entame une longue période de déclin et ne figurera plus jamais au Top 40.
En 1986, les Kinks signent chez MCA Records aux Etats-Unis et sortent Think Visual, un succès timide dont aucun single ne fait mouche. Puis sort le live The Road, qui marche légèrement et l’album UK Jive en 1989, qui fait un four. Ils entrent au Rock’n Roll Hall of Fame en 1990 mais cela n’aide pas à relancer leur carrière. En 1991, MCA sort une compilation des albums enregistrés entre 1986 et 1989, histoire d’achever leur contrat. Le groupe passe alors chez Columbia et sort l’EP Did Ya et l’album Phobia (1993), deux jolis bides. En 1994, Columbia lâche les Kinks, qui sortent leur dernier live, To the Bone, sur un label anglais indépendant. Sans label et empoisonné par la relation pourrissante entre Ray et Dave, le groupe se dissout.
Malgré l’effondrement commercial des Kinks, le groupe revient à la lumière en 1995 pendant la vague Britpop, lorsqu’il est cité comme une influence majeure par des groupes comme Blur, Pulp, Suede ou Oasis. Ray Davies réapparaît sur les plateaux télés, jouant le grand-père de ces groupes et faisant la promo de son autobiographie, X-Ray (Rayons X), publiée en 1995 (un an avant celle de son frère Dave, titrée Kink). Pour parachever l’histoire, les Kinks entrent au Music Hall of Fame anglais en 2005.
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color=darkblue]On se dit au 1er avril 2009 ? [/color]