Ha je vous dis pas l'émerveillement de deux vieux provinciaux en entrant dans ce lieu mythique. Un ciel étoilé pour plafond, des décors sortis d'on ne sait où peut-être des chateaux de la vallée de la Loreleï.
Un lieu où on peut "apporter son manger" et où il était prévu deux garderies une pour les enfants une pour les animaux.
Et ce RV avec une autre légende. Rencontrer enfin le grand Neil Young. Durant près de trois heures, le chanteur nous enchante. Se présentant sur scène en costard blanc, il va tout d'abord assurer une première partie d'une heure en solitaire, entouré de ses huit guitares, de ses deux pianos (dont un honky tonk, hommage à sa grand-mère), et de son indispensable harmonica. Ce premier set, très folky, sent le terroir et les sixties. Neil Young joue surtout ses anciens titres. On passe de 'Don't Let it Bring You Down' à 'Cowgirl in the Sand', de 'A Man needs a Maid' à 'Journey Through the Past'. Très flegmatique, la star semble errer entre ses instruments, et choisir ses chansons au gré de ses envies du moment. La voix toujours assurée et émouvante pendant les morceaux, il sait aussi badiner pendant des interludes très amusants. Après une courte pause, changement de décor : on sort les guitares électriques et "Let's rock"... Désormais entouré de trois musiciens, de deux choristes et d'un peintre, Neil nous fait marcher sur la Lune. Il délaisse son flegme liminaire pour laisser place à une énergie énorme. On dirait un rockeur de 20 ans sautillant, s'amusant de solos de guitares hurlantes et de larsens provocateurs. Tout le monde (lui-même y compris) semble oublier son âge, ses cheveux blancs et se laisse embarquer par le "loner" qui n'a jamais mieux porté son nom de famille. Le décor scénique est superbe, le peintre a réalisé un tableau pour illustrer chaque chanson et continue de créer en direct sur scène. Le show est total. A la suite d'un passage plus calme, on assiste à un déchaînement total, avec deux chansons de près de 20 minutes, et un rappel durant lequel Neil parvient à casser ses six cordes ! Un concert d'anthologie à montrer dans toutes les "Rock Academy" du monde… Superbe.
Depuis plus de trente ans nous en révions, le grand Rex ce soir-là s'est transformé en paradis. Merci Neil, et never "let anything bring you down".