Le weekend tant attendu est arrivé… Je m’étais promis que dès ma première année passée à Paris, j’en profiterai pour me faire au moins un festival parisien (à savoir soit Rock en Seine, soit le Furia, soit les Solidays). Et mon choix s’est porté vers les Solidays et sa programmation alléchante.
Vendredi 4 juillet
15h30, je suis à la bourre, je voulais arriver tôt sur le site de l’Hippodrome de Longchamp mais en quittant le boulot à 13h, en avalant un déjeuné rapide et en comptant 1h de transport minimum, autant dire que c’était mission impossible. J’arrive donc à Boulogne. Quelques jeunes font le trajet en direction du site. On marche une bonne vingtaine de minutes et au loin je vois déjà énormément de monde qui fait la queue. Je n’en reviens pas… je me dis que je vais y passer 3 plombes. Puis je me rends compte que toutes ces personnes ont des gros sacs, des tentes et duvets… c’est donc la file d’attente pour le camping. Au loin j’entends de la musique, ce doit être Empyr. J’avance un peu plus et aperçois une autre masse de gens devant l’entrée. Aie aie aie… ça va être long… Pour patienter je me procure le programme et découvre avec une joie immense que je pourrai voir tout ce que je veux, tout du moins un petit bout de chaque artiste. Je scrute les alentours et découvre des chapiteaux (le Magic Circus, le Dôme et le Domino), deux grandes scènes (Paris et Bagatelle), une grande roue, et plein de petits chapiteaux abritant les stands d’associations et les points de restauration rapide. Le temps passe… Il est 17h, les Deportivo vont monter sur scène… Je ne les verrai pas… Je m’impatiente comme tout le monde. On crève de chaud, on est tous serrés les uns contre les autres. On siffle pour montrer notre mécontentement et on avance petit pas par petit pas…
18h, je vois enfin les barrières… Mais les Girls in Hawaii vont commencer leur set… Viiiite, il faut que je les vois !!!
18h15, je passe au contrôle. J’ai un billet électronique et l’appareil ne veut pas le scanner. J’attends.. la fille le scanne, le rescanne, le re-re-rescanne, le donne à son collègue bénévole, ça ne marche pas non plus alors je lui énonce la quinzaine de chiffres inscrits sur mon billet et peut enfin rentrer. On me donne un bracelet que je devrais garder les 3 jours. Je fonce vers la fouille qui se fait rapidement et me dirige à grands pas de l’autre côté du site, vers la scène la plus éloignée de l’entrée, forcément… Les Girls in Hawaii sont sur scène et jouent « Bored ». Je me place vers la régie, je suis bien loin… J’écoute d’une oreille peut attentive tellement je suis contente d’être là et je partage mes impressions via une dizaine de textos à plein de gens. Je me rend vite compte que le réseau est saturé…
Il y a déjà beaucoup de monde, la queue dehors ne désempli pas. Le set des GIH est terminé, je regarde le programme et me dirige vers la scène Paris pour voir les Hoosiers. Ils commencent pile à l’heure. Si c’est comme ça pendant 3 jours ça va être top ! Pas de stress, rien…
Ils arrivent avec des grosses lettres de couleurs et s’alignent pour former le nom du groupe : The Hoosiers. Ils sont visiblement content d’être ici et nous le font savoir. Le claviériste est habillé en Spiderman, il se fait admirer par la foule. Le soleil tape. On se croirait en vacances… Leurs morceaux sont bien efficaces, la voix du chanteur est au top, l’esprit est bon, que du positif !
20h, Micky Green joue sous le Dôme, je repars dans l’autre sens et passe devant l’attraction du saut à l’élastique qui compte quelques adeptes. Trop de monde sous le Dôme, je regarde de loin grâce aux deux écrans situés sur le côté de la scène. Micky crâne avec sa guitare rose Hello Kitty. J’écoute 2-3 morceaux et décide d’aller acheter quelque chose à manger car c’est le moment où jamais.
21h, Moriarty joue au Magic Circus. Je m’installe sur la paille avec mon dîner (hamburger-frites-ketchup) et dès la première chanson je sais que je ne resterai pas. La voix de la chanteuse m’est insupportable et ce n’est pas du tout ce que j’ai envie d’écouter à cet instant.
Je vais donc me poser sous le Dôme pour attendre les Vampire Weekend.
22h, Vampire Weekend joue en même temps que Cocoon et en même temps que les Têtes Raides. Il faudra donc que je partage l’heure entre ces 3 groupes. Le set démarre fort avec les VW. Ils font l’effort de parler en français et font rapidement bouger le public sur leurs rythmiques mi-rock, mi-africaines.
22h20, je fonce voir Cocoon une dizaine de minutes et en fait je reste à peine le temps d’une chanson car je me rends compte que je fais une overdose de Cocoon… C’est toujours pareil et leur attitude enfantine commence à me saouler. Je vais donc finir la soirée avec les Têtes Raides. Beaucoup de monde devant la grande scène Bagatelle. Plus le temps passe et plus les festivaliers arrivent en masse. Ça devient très impressionnant… Je n’arrive pas à avancer plus. Les gens chantent, dansent, le concert a l’air terrible ! Je sens quelqu’un proche de moi dans mon dos et sent des mains se poser sur mes épaules et plus si affinités. Comme je n’ai pas d’affinité je stoppe le mec illico et bouge ailleurs pour le final magistral sur « Ginette » que tout le monde reprend… J’ai des frissons…
23h, Patrice débute seul avec sa guitare et ses petites chansons à la Ben Harper. Je suis sous le charme mais l’heure me rappelle que je dois reprendre la direction du métro et les vingt minutes de marche avec d’autres jeunes et leurs conversations qui me font bien rire.
Samedi 5 juillet
Après un réveil difficile à 10h, je suis prête à partir tôt afin de ne pas faire la queue deux heures comme la veille et d’être assez bien placée pour voir Cali à 15h.
J’arrive à 12h30 et oh surprise ! Je rentre sans aucun problème, des files « porteurs de bracelets » ayant été mises en place. Par contre, rien à voir avec la veille, il y a encore plus de monde !
Je m’installe en plein milieu. A 14h30, tout le monde se lève et attend impatiemment.
15h, Cali entre en scène avec ses musiciens et nous livre une heure de show qu’il donne en 3 heures ! Les musiciens prennent une place importante dans le spectacle, on sent qu’ils s’amusent et on s’amuse nous aussi. N’étant pas très convaincue par le dernier album j’attendais vraiment de me faire une idée en live. Et bien, il a mélangé les titres du nouveau et des anciens albums, une super set list qui nous a fait mouiller le tshirt ! Et puis il est descendu de scène, il a fait tout le tour du chapiteau par l’extérieur et est revenu en slamant. Incroyable !! Une bonne humeur et une énergie contagieuse qui a soulevé les foules.
16h, je vais me poser sur la paille devant la scène bagatelle qui va accueillir les anglais de The Subways. Je m’endormirais presque tant l’air est bon et le soleil agréable.
17h, The Subways donc. Entre leur culture Britpop et grunge, le trio est explosif ! Le chanteur est survitaminé, il grimpe partout, nous interpelle, nous dit de mettre le feu, de nous lâcher, ce que le public fait bien volontiers. Ça slame, ça pogote, ça jumpe dans tous les sens. La bassiste est impressionnante tant elle bouge. Un vrai show énergique qui fait sensation !
18h, Hocus Pocus. Je ne sais pas du tout à quoi m’attendre mais j’ai bien aimé leur morceau “Smile” mélangeant hip-hop, jazz, funk joué par de vrais instruments. Et le résultat est énorme. Sur scène ils sont super, aucun temps mort, entre les morceaux le leader du combo nantais nous parle beaucoup sur un fond sonore joué par les musiciens. De la musique, rien que de la musique. J’ai l’impression que ce sera ma découverte de ce Solidays.
19h, Mc Solaar et Grand Corps Malade officient chacun de leur côté et je passe mon chemin, aimant ni l’un, ni l’autre.
20h, Asian Dub Foundation, je n’ai pas supporté la première chanson et suis vite allée me réfugier devant la scène de Thomas Dutronc. Je suis donc placée au 3ème rang, plein milieu. Un pur bonheur !
22h, Thomas et ses accolytes entrent en scène et c’est parti pour une heure de concert comme à son habitude, mélangeant les titres les plus accrocheurs de l’album comme « Jeune, je ne savais rien », « J’aime plus Paris » et « Comme un manouche » ainsi que des impros et un instrumental des Triplettes de Belleville, sans oublier sa chanson culte des frites. Le sourire ne me quitte pas et je salive d’avance de le revoir à l’Olympia en novembre.
23h15, début du concert des 10 ans. Le directeur de Solidays et de Solidarité Sida monte sur la grande scène devant plus de 50 000 spectateurs accompagné de quelques 300 bénévoles. Le discours est forcément engagé et on sent l’émotion de fêter ces 10 ans. Puis on a droit à un concert avec des invités (programmés ou pas) pour des reprises de chansons : Jeanne Cherhal, La Grande Sophie, Didier Wampas, Thomas Dutronc, Renan Luce, Raphaël, Louis Bertignac… je dois partir pour ne pas louper le dernier métro et du coup, je rate l’apparition de NTM, que j’aurais aimé voir par pure curiosité.
Dimanche 6 juillet
Allez hop dernier jour, je n’ai plus de jambes mais garde encore la pêche ( !!) pour le dernier jour qui va passer très vite je le sens. J’ai encore plein de bons concerts à voir et surtout à découvrir !
14h30, Rhesus. Le trio grenoblois m’impressionne. Je les avais déjà vu l’année dernière à la Coopé et je les avais trouvé assez brouillons mais là, il n’est rien et je profite d’un set bien carré. Je fonds totalement sur le chanteur, que j’avais croisé il y a un mois à Châtelet par le plus grand hasard…
16h, c’est au tour de la sensation web du moment, la Chanson du Dimanche, de faire son entrée sous le Domino, devant une impressionnante foule compacte. Les deux compères ont l’air carrément surpris de l’accueil qu’on leur a réservé. Ils communiquent beaucoup et ont une « pêche ! » d’enfer. Je ne comprends rien aux paroles (sûrement parce que je suis placée sur le côté) mais peu importe, je m’amuse quand même. On fait la plus grande « standing ovation » jamais réalisée et lorsqu’ils entament « Petit cheminot » c’est tout le Domino qui s’enflamme, chante et danse ! Et cette chanson me restera en tête jusqu’à la fin de soirée...
17h, direction le chapiteau d’en face pour voir les Ting Tings, le coup de coeur électro-rock anglais du moment, lancé par l’utilisation d’un de leurs morceaux pour la pub d’Itunes. Mais c’est mission impossible, le chapiteau est plein à craquer, je reste donc sur le côté et j’écoute simplement.
Puis direction la scène Paris pour voir les Québécois du jour : les Cowboys Fringants. Je m’attendais à un vrai coup de cœur mais la quasi inaudibilité des paroles, par l’accent et un son assez mauvais, a rendu le concert plutôt pénible et je n’ai pas plus aimé et accroché que ça… Dommage. Là, j’ai l’impression d’être passée à côté d’un super truc.
19h, les deux groupes que j’attendais impatiemment passent en même temps et il me faut faire un choix. Sharko, que j’ai déjà vu et qui m’avait déjà scotché, a ma préférence par rapport à Foals, l’autre phénomène rock anglais le plus excitant du moment (après les Ting Tings). Le set est court et efficace. La voix de David Bartholomé me laisse la même impression que la dernière fois : j’adore ! Ils jouent forcément mes morceaux préférés : « Excellent » et « No contest » que le public reprend en chœur. Je saute, je chante à tue tête, un mec coiffé d’une magnifique perruque blonde me sourit et a l’air d’apprécier autant que moi…
A 19h45, je me dirige rapidement vers le Dôme juste à côté pour voir la fin du concert de Foals et arrive pour la dernière chanson qui est une tuerie. Je n’imagine pas ce que devait être le reste du concert, une vraie claque je pense. Pas de doute, le quintet d’Oxford reviendra à Paris et j’irai les voir…
20h, je décide de me prendre à manger… je sature un peu de toute cette matière grasse ingurgitée pendant 3 jours à n’importe quelle heure… Et je vais me poser vers la grande scène qui accueille IAM. Je ne fais pas trop attention à leurs morceaux, je regarde tous ces gens qui sont assis, allongés, debout, qui chantent, qui dansent, qui parlent, qui prennent des photos, le soleil couchant, les gens qui sautent à l’élastique juste au dessus de ma tête… Je savoure l’instant…
Et puis arrive « je danse le mia », je chante et danse tout en me dirigeant vers le Dôme pour voir mon dernier concert de la soirée The Gossip.
Je passe devant un chapiteau où se produit Yelle… J’essaie de fermer mes oreilles… no comment.
21h, The Gossip et la grosse Beth Dito. Je me sens oppressée tellement la foule afflue de toute part. Je ne tiens que quelques morceaux, qui se ressemblent tous, et épuisée je reprends le chemin du métro. Apparemment elle aurait fini en bikini… Je me disais aussi qu’elle avait l’air bien trop sage…
Je ne réalise pas être allée aux Solidays. Tout m’a plu : les concerts, les belles découvertes, le bon esprit, la cause, le site, qu’il n’y ait pas de gens bourrés… Et les deux heures d’attente interminable du vendredi ne sont plus qu’un lointain souvenir…
Cette dixième année sera mémorable…
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